La France accompagne la RCA dans ses efforts de stabilisation et de développement. L’engagement de la France en faveur du redressement de la RCA et de la stabilité régionale s’est manifesté, sur le plan militaire, par l’appui qu’a apporté l’opération SANGARIS, déployée à partir du 6 décembre 2013 à Bangui puis progressivement à l’intérieur du pays.
A titre bilatéral, la France est présente à travers l’opération Sangaris, les appuis bilatéraux aux opérations de l’UE, EUFOR et EUMAM, ainsi que l’UA-MISCA, puis l’ONU-MINUSCA. Depuis janvier 2015, elle est notamment intervenue dans l’aide alimentaire et humanitaire d’urgence, dans l’organisation des élections, dans l’appui aux autres chantiers de la transition (aide budgétaire).
En matière d’aide au développement, l’AFD a actuellement un portefeuille de projets en cours concernant pour l’essentiel la santé, l’éducation, le développement urbain et local, via notamment le recours à des ONG, du renforcement des capacités, et des travaux à haute intensité de main d’œuvre. La France a aussi contribué au fonds multi bailleurs pour l’urgence et le développement en RCA « BEKOU », géré par la Commission européenne.
La France appuie la RCA sur les aspects de gouvernance démocratique à travers le renforcement des capacités de l’Etat dans des secteurs clés (sécurité, coordination interministérielle, administration territoriale, économie, finances, justice, administration du territoire, notamment).
Les relations commerciales entre la France et la RCA ont souffert, elles aussi de la crise. Les pillages consécutifs à la prise de Bangui le 24 mars 2013 ont fortement perturbé l’activité des entreprises françaises, qui essaient depuis lors de retrouver un fonctionnement normal.
Les échanges commerciaux sont peu importants et les entreprises françaises peu nombreuses, mais la France reste le premier investisseur en RCA et a su, dans un contexte difficile, nouer des partenariats notamment dans les secteurs des services aux entreprises, des industries manufacturières, du commerce et des services bancaires. En dépit de l’instabilité politique et des risques sécuritaires, on note un certain intérêt des investisseurs français notamment Air France, Bolloré (logistique et transport fluvial), Castel (boisson et sucre), Total (stockage et distribution des produits pétroliers) France Télécom.
Alors qu’Areva avait signé un accord avec le Gouvernement centrafricain le 01 /08/2008 pour l’exploitation du gisement d’uranium de Bakouma dans l’Est, les nombreuses difficultés et la baisse des cours mondiaux d’uranium à la suite de la catastrophe de Fukushima ont conduit l’entreprise française à suspendre ce projet.
La France a accepté de copiloter, avec l’UE, le processus de « New Deal » (nouvelle donne pour l’engagement dans les Etats fragiles) en 2012, afin que l’aide internationale soit orientée pour mieux répondre aux situations de fragilité diagnostiquées par le bénéficiaire. Ce processus, lancé avant l’aggravation brutale de la situation en 2013, est à l’heure actuelle éclipsé par des actions concrètes engagées par les partenaires internationaux de la RCA en faveur de la sortie de crise.
La France et la RCA ont signé un accord de partenariat de défense en avril 2010, qui encadre la coopération militaire et le soutien opérationnel apporté par la France. D’abord protégé par le détachement « Boali » au profit de la MICOPAX, ce soutien opérationnel s’est poursuivi à travers l’opération SANGARIS et avec le mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, au bénéfice de la MISCA puis de la MINUSCA.
La coopération militaire française suspendue de facto depuis le 24 mars 2013, visait à soutenir les Forces Armées Centrafricaines (FACA) de façon à les aider à mieux contrôler le territoire national. Les principaux axes de la coopération portaient sur la formation, le conseil de haut niveau et la réorganisation des forces armées et de la gendarmerie. Une reprise progressive de cet appui multidimensionnel est envisagée.
Au delà de l’aide humanitaire, alimentaire et budgétaire allouée par la France au profit de la sortie de crise en Centrafrique, l’essentiel de l’aide française transite à travers des projets de l’AFD. Ces projets, dont les composantes à impact rapide sont mises en œuvre en priorité, sont menés dans les secteurs des travaux à haute intensité de main d’œuvre, de la santé, des infrastructures (énergie, aéroport), de l’éducation et du développement régional intégré de la RCA. Il est également prévu un appui renforcé aux ONG pour des actions dans le domaine de l’agro-développement, de la santé, de la cohésion sociale.
Des actions de développement local à caractère humanitaire et social sont menées en partenariat avec les ONG locales sur la dotation du Fonds social de développement (FSD) mis en place auprès de l’Ambassade de France à Bangui, de façon complémentaire.-
Le plan d’urgence d’appui au système des finances publiques signé le 13 mars 2014 a fait l’objet d’un accord de partenariat entre la France et la RCA, Il est axé sur la sécurisation des circuits du Trésor et la mobilisation des recettes douanières, à travers le renforcement des capacités humaines (retour/recrutement d’assistants techniques, mission d’expertise) et matérielles (réhabilitation et rééquipement) ; Un temps suspendue à la suite de la prise du pouvoir par la Seleka, la coopération institutionnelle française a été rétablie : le dispositif d’assistance technique monte en puissance dans les domaines les plus stratégiques (sécurité, coordination de l’aide, justice, administration du territoire, éducation, coordination du travail gouvernemental…).